Posté le 18 Fév 2019 à 11:53

Xavier Domergue : « Nîmes est une ville qui respire le football »

À l’occasion de la rencontre face à Dijon, Xavier Domergue, journaliste-commentateur Ligue 1 Conforama sur beIN SPORTS et intervenant dans différentes émissions comme LE DECRASSAGE DE LUIS (chaque lundi à 19h sur beIN SPORTS 1) et OMAR C’EST FOOT (Chaque jeudi à 22h30 sur beIN SPORTS 1), a eu la gentillesse de répondre à quelques questions.

Salut Xavier, peux-tu te présenter et nous dire comment tu es arrivé à beIN SPORTS ?
J’ai fait un stage de fin d’études en 2006, ça ne va pas me rajeunir ça (!!!) chez EUROSPORT qui m’a fait confiance et qui m’a proposé derrière de m’intégrer en tant que pigiste, je l’ai fait pendant quasiment 6 ans. J’ai été pigiste donc pendant environ 6 ans puis j’ai été amené ensuite à m’ouvrir vers d’autres chaines car il y avait des quotas à l’époque. Je suis partie chez MA CHAINE SPORT puis j’ai aussi travaillé pour ORANGE SPORT. Je travaillais donc pour les trois et ensuite j’ai tapé à la porte de CANAL pour piger aussi pour eux, j’ai fait ça pendant 2/3 saisons. Pour beIN SPORTS je me souviendrai toute ma vie. J’étais parti couvrir la CAN en 2012 pour ORANGE et le lendemain d’un match GABON/MAROC je reçois un texto d’un numéro que je ne connaissais pas en me disant : « Xavier j’aimerai qu’on se rencontre à ton retour à Paris » signé Charles BIETRY qui était à l’origine de la création de la chaîne. J’ai bien sûr été énormément touché, on s’est rencontré et c’est à ce moment que j’ai signé un CDI chez beIN SPORTS à partir du mois d’avril 2012.

Tu as une formation de journaliste ? Quel est ton cursus ?
J’ai une formation un peu particulière. J’ai intégré l’IUT de journalisme à Bordeaux que j’ai arrêté plus tôt que prévu pour ensuite me tourner vers une école de commerce (chose qui était complètement différente à l’époque) axée communication, presse et marketing. Mais malgré tout j’ai orienté tous mes stages dans le journalisme sportif que ce soit en presse écrite, en radio ou bien en télé aussi pour essayer un peu les trois et c’est ce qui m’a le plus plu. J’ai effectué mon stage de fin d’études chez EUROSPORT et ensuite je suis resté à Paris où je suis toujours.

Toujours le foot ou d’autres sports ?
Vu que j’ai commencé chez EUROSPORT, une chaîne où il y a beaucoup de discipline. Il y avait pas mal de foot à l’époque, chose qu’il n’y a plus beaucoup maintenant. Je faisais beaucoup de foot dont EUROGOAL que je regardais depuis tout petit donc c’était quelque chose d’assez fort pour moi. La première fois que j’ai eu la chance de le commenter j’étais très stressé. Ma passion ça a toujours été le foot, après j’aime tous les sports en général, j’ai été amené à faire du hand, à commenter du tennis que j’ai pratiqué pendant 13 ans, j’ai commenté du rugby et dans le cadre de mon parcours sur MA CHAINE SPORT où je commentais essentiellement du foot, ils ont eu des droits pour du volley donc je me suis pris de passion pour cette discipline que je ne connaissais pas du tout et j’ai commenté du volley pendant plusieurs saisons aussi.

Quel est ton plus beau souvenir en tant que commentateur ?
C’est difficile car on a la chance de vivre un métier passion donc des grands moments on en vie à peu près tous les week-ends, que ce soit un Nîmes/Dijon ou un quart de finale de coupe du monde que j’ai eu la chance de commenter. Mais un huitième de finale dont je me souviendrai c’est Pays-Bas/Mexique au Brésil en 2014. J’étais au commentaire avec Brahim Thiam, on a vécu un grand moment tous les deux. C’est un souvenir exceptionnel car le scénario était fantastique, les Pays-Bas ont gagné dans les tous derniers instants avec Huntelaar qui était entrée en jeu. Une expérience Brésilienne qui restera à jamais dans nos mémoires. Après dans un passé plus récent je dirais l’année dernière j’ai eu la chance de suivre le parcours de L’OM en coupe d’Europe toute la saison. Le soir du match entre Marseille et Leipzig au Vélodrome j’ai vécu avec Patrice Ferri avec qui je commente souvent un moment assez exceptionnel. Il y avait une atmosphère particulière on a tout de suite senti que quelque chose allait se passer. Le scénario du match a été complétement fou et c’est peut-être aujourd’hui ma plus grande émotion.

Nous sommes à Nîmes, on va donc parler des crocos. Quel est ton regard sur cette équipe et sur leur saison en tant que promus ?
Je les suis particulièrement, j’ai mon papa qui a travaillé pas très loin d’ici à Montpellier, j’ai eu la chance de connaître la région et l’antagonisme qu’il y a entre Montpellier et Nîmes. De voir le Nîmes Olympique revenir en Ligue 1 est déjà pour moi quelque chose d’énorme. C’est un club que je respecte beaucoup, j’ai de l’admiration pour ce qui est fait depuis plusieurs saisons. J’ai eu la chance de discuter plusieurs fois avec Bernard Blaquart, avec qui je m’entends particulièrement bien, et c’est vrai qu’il se souvient qu’il n’y a pas encore si longtemps il n’était pas loin de redescendre en National. Je pense que ça c’est un moteur pour tout l’effectif, pour lui dans son discours et qu’aujourd’hui le groupe s’inspire de ce genre de choses. C’est une bouffée d’air frais, une bouffée d’oxygène. A chaque fois que je viens ici je prends énormément de plaisir. Chaque fois que je suis le Nîmes olympique je me dis que je vais passer une bonne soirée car c’est une équipe rafraîchissante avec beaucoup de cœur, d’abnégation et qui a un grand collectif mais au-delà de ça a du talent. On a souvent l’habitude de parler de l’envie, de tout ce qui se dégage de ses valeurs, de combativité, de solidarité du groupe et aujourd’hui je pense que lorsque l’on regarde le parcours de Nîmes il ne faut pas rester bloqué à ça. Il y a des joueurs de talent qui se mettent au service du collectif, Bernard Blaquart y est certainement pour beaucoup. Mais le groupe répond, adhère vraiment à son discours et aujourd’hui ils sont en train de faire une saison qui est exceptionnelle. On parlait du derby, la première mi-temps face à Montpellier il y avait un goût de revanche par rapport au match aller, ça a été magnifique dans l’envie, dans le sens du sacrifice. Après il y a eu ce but égalisateur mais on sent qu’il y a quelque chose qui se passe, que c’est une ville qui aime le foot, c’est un club qui vit du football comme de sa passion et moi j’adore. Après je me suis pris d’amitié avec certains joueurs on communique un peu plus. Je pense que la Ligue 1 a besoin d’équipe comme ça.

Selon toi, quel sera le podium de Ligue 1 et quels clubs vois-tu descendre en Ligue 2 ?
C’est difficile à dire. Pour la première place je crois qu’on l’a ! Je pense que Lille va rester accroché à sa deuxième place même si ça va être compliqué car je pense que Lyon va terminer très fort. Ça va se battre jusqu’au bout pour aller chercher cette deuxième place. Je pense qu’il y a aussi une spirale positive pour l’ASSE, c’est une équipe qui a le potentiel pour pourquoi pas aller chercher la troisième place de Ligue 1. Dans l’idée bien sûr le PSG, Lille qui ne va pas baisser et va rester au niveau qu’ils affichent, Lyon sera au rendez-vous, Saint Etienne ne sera pas loin et j’espère que Montpellier pourra concurrencer aussi les gros jusqu’au bout même si j’ai un petit doute. Pour le bas de tableau c’est difficile, Guingamp est dans une spirale compliquée, il y a la coupe de la Ligue qui peut leur permettre de relever la tête mais ça va être difficile même s’ils vont se battre pour ne pas descendre. J’espère au fond de moi qu’ils puissent créer l’exploit mais ça va être compliqué. Dijon va devoir lutter jusqu’à la fin. J’ai pas mal de doutes aussi pour Caen même si c’est un club magnifique, après je doute surtout sur le fait que tout le monde veuille se battre ensemble pour maintenir le club. Je pense que ça se jouera avec ses équipes là avec Amiens, une équipe pleine de combativité aussi. C’est difficile pour moi je n’aime pas trop parler des équipes qui vont potentiellement descendre en Ligue 2 même si ça reste un très beau championnat aussi !

En Ligue 1, le stade avec la plus belle ambiance ?
Comme ça assez naturellement il y a Saint-Etienne qui me vient à l’esprit. Cette semaine malheureusement ce n’était pas plein, les deux virages étaient fermés, mais c’est un club à part, un club qui sent le football. C’est une ville passionnée ça se sent quand on y arrive et quand on voit du vert partout. Le stade est magnifique, ils l’ont parfaitement refait et quand c’est plein on vit un moment très agréable avec beaucoup d’émotions. Je dirais Marseille aussi même si le contexte n’aide pas en ce moment. Quand le Vélodrome est chargé de 60 000 personnes c’est un volcan. Et après il y a des stades comme Nîmes, le DERBY c’était magnifique, il n’y avait pas les Montpelliérains mais il n’y a pas besoin aujourd’hui d’avoir des stades immenses, on est transporté par cette ambiance, on a vécu un super moment. On a de la chance d’avoir un pays qui aime le foot, il y a des villes qui aiment un peu plus que d’autres et je pense que Nîmes c’est une ville de football ça se sent.

Pour finir, avec lequel de tes copains préfères-tu commenter les matchs ?
Je commente avec Patrice Ferri tout le temps, il n’est pas loin d’ailleurs, je l’ai quitté il y a quelques minutes ! On fonctionne un peu comme un vieux couple, on se voit plus que nos femmes respectives. C’est génial, j’ai de la chance de travailler avec lui et c’est quelqu’un en or avec qui le courant est très bien passé tout de suite. J’ai changé pas mal de consultants et c’est vrai qu’avec Patrice on se stabilise depuis plusieurs saisons, on prend beaucoup de plaisir, on est passionné par le foot et par le sport en général. On essaie de véhiculer du mieux possible notre passion pour le foot, de la faire vivre aux gens qui nous regardent. Aujourd’hui ce n’est pas qu’un consultant c’est devenu un ami, on est très proche. On entretien une relation qui dépasse le cadre du travail. Brahim Thiam est aussi quelqu’un que j’aime beaucoup, c’est mon grand ami.